Ceci est un récapitulatif de ma participation au Forum sur les libertés de l’internet en Afrique (FIFAfrica), édition 2017. Cette année, il a été co-organisé par la Collaboration on International ICT Policy in East and Southern Africa (CIPESA) et l’Association pour le Progrès des Communications (APC) à Johannesburg du 28 au 29 Septembre 2017 , #FIFAfrica17.
L’agenda du forum comprenait 6 types d’ateliers :
- Media,
- Mise en place de communautés d’action.
- Nouvelles tendances en matière de droits numériques
- Droits, Inclusion, Exclusion
- Recherche et analyse.
- TICs et Participation Civique.
Il y’a eu une session d’ouverture après laquelle s’en sont suivies des sessions parallèles au choix, toutes intéressantes les unes comme les autres. Il m’a été difficile de faire le choix sur lesquelles des ateliers à atteindre.
Mon choix étant fait, j’ai participé à un atelier type mise en place de communauté d’action intitulé “Catalyseurs pour une collaboration stratégique afin de faire progresser les droits numériques en Afrique”. Le message qui me captiva le plus fut que les Gouvernements ont copié coller les lois concernant le secteur des TICs. Ils se sont inspirés des modèles de lois promus par l’UIT vers 2008. Certaines de ces lois restreignent malheureusement les droits numériques.
Une des stratégies à adopter est la collaboration entre activistes de différents pays pour contrer les lois liberticides. L’autre stratégie doit consister à identifier les parlementaires opposés aux lois liberticides afin de travailler avec eux.
Comme second atelier, j’ai participé à un autre atelier type mise en place de communautés d’action intitulé : “Le futur des Droits Humains, l’Internet et la Société Civile”. Il a été présenté par Andrew Puddephatt, membre de Global Partner Digital. Le présentateur a mis sur table les différentes difficultés auxquelles les défenseurs des droits numériques font face : manque de financements, nouveauté du domaine, complexité des questions qui exigent à la fois des connaissances en matière de politiques des TICs et la compréhension des aspects techniques, etc…
Comme solutions, il a été proposé de : mettre en place un leadership régional, de construire des partenariats stratégiques, d’investir dans les capacités organisationnelles des groupes de défense des droits numériques, etc….
Pour finir la première journée du Forum, j’ai participé à un atelier type médias intitulé ‘‘Contenus de l’actualité et réponses contre le phénomène des fausses nouvelles (Fake News) en Afrique’’.
Le postulat de base est que « tout citoyen a droit à accéder à une actualité non mensongère ». Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, tout citoyen est devenu un potentiel journaliste, sans compétences nécessaires cependant.
Un autre problème est que « les intermédiaires de l’internet sont de plus en plus tenus pour responsables des fausses nouvelles publiées via leurs plateformes ».
Lors de cet atelier, j’ai appris que l’organisation Media Monitoring Africa a développé une extension pour le navigateur chrome dénommée “News Cred” laquelle permet à un internaute de détecter une fausse nouvelle.
Ma seconde journée à ce forum a débuté par une session d’échange intitulé ” Développement d’une citoyenneté numérique et prise de conscience à propos de la sécurité numérique parmi pour les jeunes africains“. La présentation a encore été faite par Media Monitoring Africa à propos de son projet “Web Rangers” conduit dans les écoles d’Afrique du Sud : Les élèves, qui apprennent les précautions à prendre lors de leurs activités en ligne, sont ensuite appelés à rependre leurs connaissances aux pairs de leurs écoles.
Ma seconde session fut aussi un atelier de mise en place de communauté d’action au cours de laquelle Small Media Foundation a présenté son nouveau projet de quatre ans visant à renforcer les organisations de la société civile agissant dans le domaine des droits numériques en Afrique afin qu’elles s’impliquent davantage dans le processus de la Revue Périodique Universelle des Nations Unies. Ce projet comprend les volets recherche, renforcement des capacités, et appui technique dans 15 pays d’Afrique. Le but poursuivi est d’aider les organisations bénéficiaires à contre balancer le control abusif de l’Internet fait par leurs gouvernements.
Ma troisième session pour le second jour a été dédiée à la séance de lancement du rapport de recherche “Etat des lieux des libertés sur Internet en Afrique, 2017”.
La recherche fut conduite dans 10 pays et a porté sur le rôle des intermédiaires de l’internet.
De ce rapport, il en ressort les tendances générales de l’année 2017 notamment de la mise en place de lois contre le discours de haine, les injonctions des gouvernements pour installer des sondes dans les équipements des intermédiaires de l’internet, les coupures de l’internet, l’absence de lois portant protection des données d’utilisateurs, et la plupart des fois, les pressions exercées par les Gouvernements sur les intermédiaires afin d’obtenir les données personnelles des utilisateurs, etc…
Comme quatrième session, j’ai participé à un atelier intitulé “Evaluation de risques pour les organisations de la société civile”. Animé par Access Now et Defend Defenders, nous avons d’abord appris le schéma général pour évaluer les risques de sécurité numérique et avons ensuite été répartis en deux groupes afin de réfléchir sur une situation pratique.
Au sein du groupe que j’ai intégré, nous avons réfléchi sur le cas d’un activiste de la société civile indexé par les autorités de son pays d’origine, qui part en voyage vers un pays considéré comme hostile aux droits humains. Nous avons supposé que les autorités du pays d’accueil reçoivent les instructions du pays d’origine afin de traquer les communications de l’activiste durant son séjour. Nous avons ressorti certains outils utiles pour sécuriser les communications de l’activiste : “Signal” pour les communications téléphoniques, le PGP pour les courriers électroniques, le navigateurs Tor au moment de l’usage des bornes WIFIs. Pour protéger les données sur les disques avec lesquels il voyage, il peut recourir à Veracrypt, etc…
En plus de ces outils, nous avons ajouté que l’activiste devrait éviter de mettre des autocollants montrant qu’il est activiste sur son ordinateur, et aussi éviter de porter des T-shirts avec logo de son organisation. Aussi, l’organisation dont il est membre devrait mettre en place un plan de sécurité comme par exemple des appels par téléphone chaque fois après trois heures d’intervalle.
La dernière session à laquelle j’ai pris part au FIFAfrica17 fut consacrée au panel de discussion à propos du respect de la vie privée et de la liberté d’expression en ligne. Etaient présents au panel, un représentant de Gouvernement (Zimbabwe), un membre de parlement, un membre des forces de l’ordre, un représentant de Google, et un acteur de la société civile. Ce fut un échange multi partie prenantes.
Le représentant de Gouvernements a soutenu que les coupures de l’Internet étaient souvent effectuées pour assurer la sécurité des citoyens. Étant données les conséquences négatives de telles coupures, il a cependant admis que lui est ses collaborateurs ont déjà décidé de ne plus recourir à cette pratique.
Quant à la Parlementaire, elle a invité les citoyens à persévérer dans la défense des droits en ligne.
L’allocution de clôture du forum a été prononcée par un représentant de l’APC qui a co-organisé le forum avec CIPESA.