Komi Elitcha, AfriSIG2018

Sur l’art de la négociation par Larry Strickling. Lary S. est un négociateur fin, ayant travaillé sous l’administration de Barack Obama. Cette année, l’école sur la gouvernance de l’internet en Afrique a eu l’honneur les 10 et 11 octobre 2018 de voir la participation de Larry Strickling en tant que formateur.   

Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux” disait Socrate. Cette citation illustre très bien l’une des grandes leçons exposées par Larry lorsqu’il parle du profil de négociateur. En effet, d’après Larry, chaque être humain, dispose d’un profil négociateur allant de “Competiti(f)(ve)”, “Collaborati(f)(ve)”, “Compromet(eur)(trice)” à “Fuyant(e)”. Toutefois, il ne s’agit pas d’une situation fatale, car à chaque profil ou “méthode” correspond une tactique réussie dans une certaine condition de négociation. Il est primordial pour tout individu désirant acquérir des techniques effectives en matière de négociation, de se connaître d’abord, ensuite de connaître ses propres intérêts et celui de la partie ou des parties adverses. Personnellement, ce que j’ai appris de cet atelier de l’école sur la gouvernance est que : seule une négociation gagnant-gagnant est effective ; toute autre option conduirait à une perte de réputation ou de crédibilité, qui est un élément clé pour la réussite de futures négociations, dans quel cas on serait face à   une impasse.

Une autre grande figure qu’a connu l’École Africaine sur la gouvernance de l’internet cette année est Avri Dora. Avri est une figure clé de l’IETF (Internet Engineering Task Force) ; elle siège actuellement au Conseil d’administration de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers). Avri a dirigé les participants dans le cadre d’un exercice pratique qui avait pour objectif final de concevoir un document de recommandation pour l’Union Africaine, qui est l’un des sponsors de l’AfriSIG. Le fameux GDPR (General Data Protection Regulation) vise à assurer un usage méticuleux et réglementé par les “processeurs de données (Data processors)” et ” Data Controllers (Data Controllers)” respectivement “Organes de traitement de données à caractère personnelles” et “Organes de stockage de données à caractère personnelles” des données des “Data subjects” (sujets concernés) qui sont les entités (personnelles morales ou physiques) de l’Union Européenne opérant ou non dans leur région.

Il est donc évident qu’une telle réglementation aurait un impact important sur le secteur digital en Afrique. Nombreux sont les firmes dans le secteur du numérique, industrie, santé etc… qui opèrent sur le continent directement ou indirectement et qui sont légalement enregistrées en Europe. Ces firmes traitent non seulement un volume énorme de données des africains mais aussi interagissent avec les gouvernements des états et d’autres institutions. Elles doivent donc, sous peine d’une sanction financière énorme généralement après une plainte, allant de 10M€ à 20M€. La mise est énorme, il va sans dire.

Toujours sur la thématique de la Cybersécurité en Afrique, il y a eu une présentation, d’un point de vue légal par M. Otto Saki, sur l’état des lieux de la législation sur la cybersécurité et protection de la vie privée dans divers pays africains. M. Otto Saki a su instiguer la réflexion au sein de l’auditoire sur les différences entre la gouvernance de l’internet et la gouvernance de la cybersécurité. Il existe selon M. Otto Saki, environ 400 définitions du mot « Cybersécurité ». Il a insisté sur l’importance d’engager des fructueuses discussions avec les gouvernements et autres parties prenantes des plateformes de gouvernance nationales, afin de rectifier plusieurs inutilités et incompréhensions faisant partie des propositions de loi (parfois déjà ratifiées) sur la Cybersécurité.   

D’une façon générale, l’AfriSIG 2018 qui s’est tenue à Zanzibar en Tanzanie, du 10 au 17 Octobre 2018, fut un véritable succès pour les participants, les organisateurs notamment APC (l’Association pour le Progrès des Communications) ainsi que les différents sponsors. Les échanges se sont déroulés en anglais et l’école a connu la participation des pays francophones suivants : Togo, Sénégal. Ce fut aussi l’occasion de donner quelques cours et mises à jour de français à certains participants d’Afrique du Sud, Kenya, Ghana et Zimbabwe.

Par Komi Elitcha

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